couvre-feu
Où allons-nous ?
A’men’donné… comme on dit par ici, on est obligé de se rebiffer, la goutte déborde le vase et c’est la crue.
Qui l’eut cru ? qu’on accepterait comme un seul homme (quand je dis homme, j’embrasse les femmes, bien entendu), ces “55 jours et 8 heures” de confinement, de privatións de liberté (et de revenus pour beaucoup), avec, en prime, la terreur de l’Autre (qu’on tient à distance « sociale » désormais) la terreur de toucher la moindre poignée de porte…
Qui l’eut cru ? Après 84 années de paix, que la guerre serait déclarée par le Chef de l’Etat, grand commandeur de l’Armée des Citoyens, contre un ennemi invisible ? Pire ! qu’il décrèterait un couvre-feu, style déclaration de la loi martiale, pour 20 millions de français !
Mais c’est arrivé.
Alors OK, on est dociles, compréhensifs, responsables. Pendant quelques semaines, on a même excusé Edouard de ses “ordres, contre-ordres, re-ordres” : c’est pas facile à gérer une pandémie, soit. On obtempère, on en a vu d’autres dans l’Histoire. On a même survécu à des pestes ravageuses (en 1720, 40.000 morts… à Marseille : à écouter le très intéressant PodCast Marseille sans galéjade ! de Franck Ferrand ➡️ ICI )
Mais là, STOP. C’est le Grand Portnawak.
Le problème n’est pas que nous nous retrouvions dans des bars et des restaurants avant ou après 21:00, ou que nous fassións du sport pour booster nos défenses immunitaires. Ce qui est en jeu n’est pas le port ou non du masque ou savoir si les jeunes doivent être mis au piquet à cause de leur joie de vivre ou si on ferme les universités-clusters.
photo© javier matheu – unsplash
Le problème est désormais énoncé clairement par tous et fait consensus : nous manquons de lits, de personnel soignant qualifié, de respirateurs… Ce qui cloche c’est l’ETAT DE NOTRE SYSTEME DE SANTE depuis 25 ans (➡️ ici ), la grève des urgences depuis 1an, la fermeture, pas plus tard que l’an dernier, de 3400 LITS, la misérable “prime” (90€/mois) aux infirmières et personnel soignant…
Des virus, il y en a eu (pas si loin de nous, la grippe de Hong Kong a fait ±31 000 morts en France entre décembre 1969 et janvier 1970 et près d’un million de victimes dans le monde entier en moins d’un an) Des virus, il y en aura (pré)disent les épidémiologiques et vu la fréquentation de nos hubs d’aéroport, chaque foyer local a de fortes chances de devenir planétaire.
En juillet, lors du Segur de la Santé, le ministre Olivier Véran, avait annoncé qu’au moins 12.000 lits de réanimation pourraient être mobilisables à l’automne, contre 5000 lors de la «première vague». Pourquoi le nombre de lits de réanimation en France n’a pas augmenté depuis mars ? se demandait (enfin) le Figaro.
Le Pr Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou déclarait sur France Info : «C’est quand même assez incroyable que 8 mois après la crise, on soit dans un système où on n’a pas augmenté le nombre de lits de réanimation ou d’hospitalisations, on l’a même réduit !!!! Paradoxalement, au mois d’octobre, nous risquons d’avoir moins de moyens hospitaliers à la disposition des malades du Covid qu’au mois de mars. Aujourd’hui, on paye un système de santé qui s’est appauvri. »».
Oui, il manque a minima les 3400 lits supprimés l’an dernier (on ne parle pas des 100.000 fermés (vous avez bien lu) entre 1993 et 2018 !!)
Alors, plutôt que l’amende de 135€ pour non port de masque ou circulation après 2 heures, ne faut-il pas créer le Délit de lits #delitdelits !
Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’Université de Paris, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (IRMES) dénonce la panique : «Disons que la raison a déserté la table des décisions. Une certaine élite parisienne reste sourde au désespoir de pans entiers de la société française. Elle offre l’image d’une panique, d’un catastrophisme. » à écouter sur Sud Radió ➡️ ici
Pour lui, « la politique de test est une expérimentation à grande échelle qui a coûté deux milliards d’euros cet été. Cela n’a montré qu’une chose, la diffusion extrêmement rapide du virus, derrière lequel courent les instances sanitaires sans pouvoir limiter quoi que ce soit. On pense qu’enfermer les gens entre 21 h le soir et 6 h du matin va éviter cette propagation virale.»
Or «elle se fait dans les entreprises, les écoles, les université, les transports en commun, et finalement très peu dans les assiettes de six convives. On ne propose pas autre chose que de mettre des banlieues sous cloche et de renoncer à une politique sanitaire équilibrée* qu’il aurait été nécessaire de mettre en place.»
Que reproche-t-il au gouvernement, alors, que l’élévation du nombre de cas en réanimation occupe 1.800 lits sur 12.000 ? «L’adaptation du système de santé n’a pas été faite pendant les mois ayant suivi l’épidémie du printemps. Dieu sait si elle avait été annoncée. Le gouvernement n’a pas suivi nos alarmes. Il était en situation de préparer, d’augmenter, de répondre aux besoins du système hospitalier, public et privé. On voit que l’aveugle va guider le paralytique.»
Certains professionnels de santé parlent non pas de deuxième vague, mais d’une marée montante. « La marée est 20 à 30 fois inférieure à celle connue au mois de mars dans sa vitesse de progression. Il ne s’agit pas d’une deuxième vague, mais d’une augmentation lente et continue à laquelle il faut répondre par des mesures d’organisation sanitaire. L’Etat renonce et se met à détruire méthodiquement la société et l’avenir de la jeunesse.» »
• Des pistes raisonnables :
Trois des plus grands épidémiologistes mondiaux, (Sunetra Gupta, Jay Bhattacharya et Martin Kulldorff, respectivement professeurs à Oxford, Harvard et Stanford) viennent de prendre publiquement position sur le Covid : “L’approche la plus humaine et équilibrée entre les risques et les bienfaits à atteindre l’immunité collective, consiste à autoriser ceux pour lesquels le risque de mortalité est le plus faible à vivre leurs vies normalement pour construire cette immunité face au virus, grâce aux infections naturelles, pendant que l’on protège mieux les personnes à risque. Voilà ce que nous appelons la « protection ciblée ».” (la suite ➡️ ICI)
a’men’donné, ça va pas le faire.
• Infantilisatión, a timidement reproché la (piètre) Journaliste au Président. Le mot est faible ! Comment qualifier les réponses du Gouvernement à Roseline qui demandait à ce que les spectateurs puissent rentrer chez eux après 21h, leur billet servant de justificatif en cas de contrôle. Mesure de BON SENS, comme le préconisait Macron la veille ? Que nenni !
Le ministre de l’économie (censé défendre le tissu artisanal et industriel) lui répond du tac au tac que «ce qui fait la force d’une règle, c’est sa clarté et sa simplicité. Si vous commencez à multiplier les exemptions, on ne va pas s’en sortir»
Et le premier Ministre de surenchérir « Pour que des règles soient comprises, pour que des règles soient acceptées, il faut qu’elles soient les mêmes pour tous »
• Pour que la règle soit “comprise” : on croit rêver ! Pour qui prend-on les citoyens ? Pour des imbéciles ? N’avons-nous pas eu 98% de réussite au bac cette année ?
• il faut qu’elle soit claire et simple : on pourrait rire si cela n’était pas si grave. Combien d’alinéas dans le moindre document administratif ? Voici un bon exemple : 83 pages de jargon pour le décret du 16 oct ➡️ ICI
• il faut qu’elle soit la même pour tous : combien d’exemptións dans les “niches fiscales” ? Combien de régimes spéciaux dans les retraites ?
• Pour qu’une règle soit accepté : il faut est qu’elle possède un minimum de bon sens : Bruno pense-t-il sincèrement qu’on va “s’en sortir” avec ces mesures de loi martiale ? que le couvre-feu va STOPPER le virus ?